La dimension économique des changements climatiques en Palestine
Une évaluation de l’impact économique des changements climatiques en Palestine a été présentée lors d’un atelier national organisé à Ramallah, le 13 février 2017, par l’Autorité palestinienne pour la qualité de l’environnement en collaboration avec le projet financé par l’Union européenne, ClimaSouth. Étaient représentés à cet atelier divers ministères clés, organisations de la société civile, centres de recherche et universités, ainsi que plusieurs agences de bailleurs bilatérales, dont l’AFD et la SIDA, et les ambassades de Belgique et de République tchèque.
Cette évaluation portait plus précisément sur les secteurs de l’agriculture, de l’eau, de l’agroalimentaire et de la sécurité alimentaire, qui avaient été choisis au regard de leur importance pour l’économie palestinienne et leur vulnérabilité aux changements climatiques. L’agriculture, qui contribue très largement au PIB, à l’emploi, aux exportations et à la sécurité alimentaire, est particulièrement sensible à la hausse des températures, à la réduction des précipitations et aux phénomènes climatiques extrêmes. L’eau fait d’ores et déjà l’objet de pressions considérables en Palestine, et les incidences défavorables sur cette ressource ont des implications pour un certain nombre d’autres secteurs, dont l’agroalimentaire et la sécurité alimentaire.
Le risque de sécheresse et de pénurie d’eau en Palestine devient chaque jour plus réel, exacerbé par l’évolution climatique et socioéconomique. Une étude de la NASA a révélé que la sécheresse qui a commencé en 1998 dans la région du Levant – l’est du bassin méditerranéen – est probablement la pire de ces neuf derniers siècles. Les modèles climatologiques prédisent un assèchement généralisé de l’Est de la Méditerranée, et, bien que la magnitude des changements prédits varie, les derniers résultats laissent entendre que la baisse du taux de précipitations annuelles pourrait atteindre 30 % d’ici la fin de ce siècle, comparé à la période 1961-1990.
Voie à suivre. Le coût total de la mise en œuvre de mesures d’adaptation proposées dans le Plan d’adaptation national palestinien pour l’agriculture et les secteurs de l’eau et agroalimentaire est estimé à plus de 3 milliards USD, soit 1,66 milliard USD pour la Cisjordanie et 1,38 milliards USD pour la Bande de Gaza. Les principales recommandations formulées au cours de l’atelier portaient notamment sur la descente d’échelle des modélisations climatiques mondiales et régionales, la réalisation d’études de l’impact économique et du risque climatique pour aider à la décision en matière d’investissement, la mobilisation de capital et l’implication du secteur privé à l’action pour le climat.
La dimension économique des changements climatiques en Palestine : Présentation | Rapport d'évaluation