Oasis du Sahara : d’anciens savoir-faire remis au goût du jour garantissent l’adaptation aux changements climatiques

Oasis du Sahara : d’anciens savoir-faire remis au goût du jour garantissent l’adaptation aux changements climatiques

Du Maroc à la Lybie, les oasis sahariennes des pays du Maghreb disparaissent à l’aune de la hausse des températures et de la raréfaction des précipitations. Lors de la dernière session de la Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP22), qui s’est déroulée à Marrakech, les oasis du Maghreb ont été brandies comme symbole de l’impact qu’ont d’ores et déjà les changements climatiques sur l’environnement naturel physique. La journaliste Emma Bryce consacre un article récent aux oasis, et à la manière dont elles doivent leur existence à l’ingiénosité humaine en matière de pérennisation de l’eau, et à la manière dont les populations de ces zones, confrontées à une évolution alarmante, recourent à des techniques traditionnelles de préservation de l’eau pour tenter de sauver ces écosystèmes millénaires.

D’anciens systèmes aquatiques sont restaurés pour irriguer et reconstituer les oasis. Dans la province marocaine d’Errachidia, les habitants remettent d’anciennes technologies au goût du jour, telles que les « khetarras », réseaux souterrains dont l’invention remonte à plus de 2 000 ans, qui interceptent une source d’eau en amont et l’acheminent vers l’aval au moyen de canaux à inclinaison légère jusqu’aux zones à irriguer. Dans la région du Ferkla, 15  agricultrices ont lancé un projet d’adaptation qui consiste à remplacer la culture de l’orge et du blé – qui peinent à lever en période de sécheresse prolongée – par la culture d’herbes médicinales et aromatiques résistantes à l’évolution climatique. Les agriculteurs de l’oasis de Chenini Gabès, en Tunisie orientale, utilisent des techniques de phytogénétique qui leur permettent de sélectionner et d’améliorer leurs propres graines, assurant ainsi la diversité et une meilleure résilience des cultures. 

L’oasis, ultime garde-fou contre la désertification du Maghreb : ce constat fait lentement, mais sûrement, son chemin. En un siècle, le Maroc a perdu deux-tiers de ses oasis, et, selon Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture marocain, cette tendance s’observe également en Tunisie, en Libye et en Algérie. C’est ainsi que le gouvernement marocain a lancé l’Initiative Oasis Durables, qui entend recenser l’ensemble des oasis et donner la priorité aux zones oasiennes s’agissant du financement des mesures d’adaptation aux changements climatiques.

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