L'utilisation des arbres pour réduire les coûts de l'énergie dans nos villes
En ville, la présence d’arbres peut entraîner une baisse des températures comprise entre 2 °C et 8 °C. Planter des arbres aux abords d’un immeuble peut contribuer à réduire de 30 % l’utilisation des systèmes de climatisation, et de 20 °C à 50 °C les besoins en énergie de chauffage. Selon les experts réunis le mois dernier à Quito, la capitale de l’Équateur, à l’occasion du 3e sommet mondial du programme Habitat des Nations Unies, Habitat III, 40 % des sols de la ville idéale devraient être plantés d’arbres. Un arbre de belle taille peut absorber jusqu’à 150 kg de dioxyde de carbone par an, tout en filtrant certains polluants – à particules fines notamment – présents dans l’atmosphère.
Ce constat pourrait s’avérer être d’une très grande utilité pour les villes du Moyen Orient et d’Afrique du Nord (région MENA). La sécheresse qui sévit actuellement en Méditerranée orientale, et ce depuis 1998, est probablement la pire sécheresse des neuf siècles passés, et les effets de l’évolution climatique en cours risquent d’exacerber encore ce scénario météorologique régional au cours des prochaines décennies. Lorsque l’équipe chargée des espaces verts, au sein du service de l’urbanisme de la Ville de New York, a entrepris de mesurer l’impact économique des arbres plantés sur le sol new-yorkais, elle est arrivée au chiffre de 120 millions USD de gains annuels, soit plus de cinq fois l’enveloppe de 22 millions USD allouée chaque année par la Ville aux dépenses d’entretien de ses espaces verts. À noter notamment dans ces gains annuels : 28 millions USD d’économies d’énergie, 5 millions USD économisés en raison de l’amélioration de la qualité de l’air, et 36 millions USD d’économies sur des mesures d’atténuation qui n’ont pas eu à être prises au regard du recul sensible des inondations dues aux pluies d’orage. La journaliste Amy Fleming faisait part avec humour de son scepticisme dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian : « Il est difficile de mettre un prix sur la capacité d’une avenue de platanes à insonoriser une grande artère, même si, de fait, la présence d’arbres à proximité d’un bien immobilier situé en territoire urbain en augmente la valeur de 20 %. Peut-être qu’après tout, l’argent pousse sur les arbres(*) ? »
(*: Traduction littérale de l’expression idiomatique anglaise, « Money doesn’t grow on trees »)
Les partis-pris urbanistiques doivent être repensés de fond en comble pour permettre véritablement d’améliorer les conditions de vie en zone urbaine et de favoriser la transition énergétique. Le nouvel agenda urbain (NAU) adopté dans le cadre d’Habitat III est un document exhaustif, pragmatique et concis, destiné à fonder, à l’échelle mondiale, un urbanisme durable et transformateur pour les vingt prochaines années. Il repose sur une vision qui va dans le sens de sociétés pluralistes, durables et résilientes malgré les catastrophes naturelles, de sociétés-moteurs de la croissance économique verte.
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